Voyages et voyageurs en Italie au XIXe siècle Viaggi e viaggiatori in Italia nell’Ottocento
Résumé
Questo volume invita il lettore a ripercorrere sia gli itinerari tradizionali del Gran Tour, sia quelli più insoliti di alcuni viaggiatori belgi, tedeschi e italiani. I loro scritti evidenziano in particolare i rapporti che legarono il Belgio e l’Italia nel periodo risorgimentale. A ciò si aggiunge la dimensione europea del Risorgimento italiano. Simbolo delle vicende che portarono all’Unità d’Italia e tappa obbligata dei viaggiatori è Roma, fulcro di questa raccolta di saggi.
Extrait
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- À propos de l’auteur
- À propos du livre
- Pour référencer cet eBook
- Table des matières – Indice
- Nota dei curatori
- Préface
- Faire le voyage d’Italie
- Un romantique des Lumières en Italie: le Grand Tour d’André Jacopssen
- Charles Potvin et le Risorgimento: une histoire transnationale
- Du séjour d’étude à la promenade touristique. Artistes belges en Italie avant et après l’Unité
- Le brigandage légitimiste dans le Sud de l’Italie post-unitaire et le marquis Alfred de Trazegnies d’Ittre
- Un itinerario di viaggio tra le necropoli etrusche dell’Italia centrale. Francesco Orioli e le memorie archeologiche viterbesi
- Ludwig Richard Zimmermann: dalla Germania al Lazio meridionale per combattere i briganti
- La Roma dell’Ottocento come panottico del viaggio in Italia degli italiani
- Index des noms – Indice dei nomi
Nota dei curatori
Questo volume bilingue, in francese e in italiano, è dedicato al viaggio in Italia tra gli anni che videro lo spegnersi delle ultime luci del Grand Tour e i decenni della fine dell’Ottocento, quando il Risorgimento era ormai un fatto compiuto. Rispetto al secolo dei Lumi, le modalità di viaggio e insieme le motivazioni di coloro che in quel periodo furono diretti verso l’Italia – non meno di chi viaggiò al suo interno – risultano segnati da profondi cambiamenti.
Alcuni degli studi qui riuniti hanno compiuto essi stessi un ‘viaggio’, una traiettoria nel tempo. In effetti, i temi trattati nei cinque saggi in francese che fanno seguito alla prefazione di Nicolas Bourguinat furono l’oggetto di altrettante relazioni al convegno di Bruxelles del 2011, dedicato alle esperienze di viaggio in Italia tra Otto e Novecento. La manifestazione, dal titolo Amo la tua gloria e la tua bellezza, di deamicisiana memoria, si svolse nel mese di novembre di quell’anno e segnò la ripresa delle attività del Comitato belga dell’Istituto per la Storia del Risorgimento Italiano, fondato a Bruxelles nel 1957 ma entrato in letargo verso la metà degli anni Ottanta del Novecento.
Degli articoli qui pubblicati che trovano la loro origine nel convegno citato, l’attualità resta intatta: prova ne sia il dialogo ideale che tessono con i saggi in italiano, che costituiscono la seconda e più recente sezione del volume.
Siamo profondamente grati ai contributori che hanno risposto al nostro appello e a chi ha accettato di buon grado che il proprio saggio fosse tradotto dal nederlandese al francese. L’impegno di chi ha voluto partecipare all’impresa, insieme al sostegno dei nostri rispettivi centri di ricerca, ha consentito alla presente raccolta di studi di ‘giungere a destinazione’.
Préface
Université de Strasbourg
Le XIXe siècle peut apparaître comme époque mal identifiée de l’histoire du voyage en Italie et de ses écritures. Mal balisée déjà, car on ne sait trop de quel XIXe siècle on parle. Pour l’amont, pour le début de siècle, on sait que le Grand Tour n’a pas exactement pris fin avec la coupure révolutionnaire. Et pourtant il est manifeste que l’atmosphère et les rythmes ne sont plus les mêmes au-delà de 1815-1820, d’autant qu’on vient voir désormais une Italie qui n’est plus celle de l’Ancien Régime, et qu’on voyage souvent pour se faire une idée de l’empreinte laissée par le système napoléonien, avec Lady Morgan comme livre de lecture peut-être davantage qu’avec Misson ou Lalande. Du côté des aristocraties, le rôle de formation attaché à cette destination italienne s’évanouit peu à peu au fil des décennies, et les publics du voyage changent. Et puis pour l’aval, quand exactement quitte-t-on le XIXe siècle? Avec les voyageurs fin-de-siècle, eux-mêmes fort disparates, avec les décadents qui plébiscitent l’atmosphère de ruine, de pierre et d’eau des canaux vénitiens quand d’autres se laissent séduire par les rivages écrasés de soleil et de sensualité de Capri ou Taormine, avec la Première Guerre mondiale? Ou plus tard encore, avec D.H. Lawrence et son Sea and Sardinia? Avec l’avènement de Mussolini, sûrement, d’autant que se mettent alors en place les premières politiques touristiques dignes de ce nom, visant à augmenter le flux des visiteurs et à entretenir le prestige de l’Italie, terre des beaux-arts, celle dont Ciano disait, au moment des sanctions déclenchées par la Société des Nations après l’attaque italienne contre l’Éthiopie: «Un décret genevois peut fermer les frontières aux marchandises, mais jamais il n’aura le pouvoir de ternir la fascination éternelle que Rome et l’Italie exercent sur le cœur des hommes» (discours au Sénat, 22 mai 1936). L’agence de promotion touristique du pays, l’Ente Nazionale Italiano per il Turismo, ne fut-elle pas rattachée, après 1937, au Ministère de la Culture populaire, le fameux MinCult dont les Italiens contemporains du Duce moquaient volontiers les méthodes de propagande? À ces dates, toutefois, on demeure évidemment encore loin du tourisme de masse tel qu’il va s’imposer avec la société de consommation, à partir des années 1960.
Autre élément décisif: les milieux sociaux associés au voyage se transforment. L’embourgeoisement de la clientèle qui franchit les Alpes pour aller découvrir les paysages et les cités, les ruines antiques et les collections de peinture est un fait notable dès les années 1830-1840. Lié aux transformations économiques et aux progrès de l’industrialisation que connaît l’Europe du Nord-Ouest, ce glissement touche aussi la sphère politique, où le duc de Wellington déplorait (à l’occasion du Great Reform Bill anglais de 1832) que le pouvoir ait basculé «des mains des gentlemen à celles des boutiquiers». Le jeune John Ruskin le note méchamment, dans les lettres qu’il adresse de Venise et de Florence à ses parents, eux-mêmes d’ailleurs des commerçants, demeurés à Londres. Le cas d’un bourgeois brugeois comme André Jacopssen, évoqué infra par l’article de Sabine Verhulst, est lui aussi une illustration de cette ouverture sociologique, que les recherches de Gérard Fontaine avaient documentée, il y a quelques années, pour une place marchande et financière comme Lyon au XIXe siècle. Les voyages de noces prenant pour destination l’Italie sont en vogue, au point que Flaubert, dans le Dictionnaire des idées reçues, notera avec ironie que l’Italie «doit se voir immédiatement après le mariage». Des séjours de femmes seules, qui voyagent en petit groupe ou par paire, sont désormais possibles, sans protection masculine, ainsi que je l’ai moi-même étudié dans mon ouvrage de 2017, «Et in Arcadia ego…». Le timing de ces voyages change également fortement par rapport au XVIIIe siècle. Les équipées de plusieurs mois, voire de plusieurs années quand elles étaient entrecoupées d’accidents de santé, de grossesses, ou de périodes de sédentarisation choisie, cèdent la place à des visites plus brèves. L’accélération donnée aux rythmes du voyage par le transport ferroviaire, sensible dès les années 1840 et 1850, aboutit à des séjours plus succincts, éventuellement répétables à quelques années si ce n’est à quelques mois de distance. Comme l’écrivait l’historien John Pemble, les Anglais sont devenus des familiers non seulement de la péninsule italienne mais aussi de tous les rivages du bassin méditerranéen. Partout, des communautés d’Anglophones expatriés sont désormais fixées, d’Alexandrie jusqu’à Palerme en passant par Livourne et Pise, au point que le voyage, pour les enfants d’Albion, c’est presque aller «de chez soi à chez soi». Mais il n’y pas que la Grande-Bretagne, bien sûr. Les classes moyennes issues d’autres pays tels que la Belgique, la France, les États allemands, voire le monde slave, se font également une place, à partir du milieu de siècle, dans les publics du voyage d’Italie. Elles apportent avec elles des sensibilités peut-être subtilement différentes, quoi qu’elles soient toutes formatées par les mêmes guides, plus ou moins influencés par les Murray et les Baedeker, démarrés dans les années 1830. Avec des moyens plus restreints et un temps plus compté que dans le voyage d’Italie classique, elles se retrouvent autour d’itinéraires valorisant les hauts-lieux, les sites emblématiques, les grands musées. Les bases du tourisme moderne sont donc, de toute évidence, déjà bien posées, dans ces décennies 1860 et 1870 qui sont aussi celles de l’accession de l’Italie au rang d’État-nation moderne, avec le sentiment qu’une page se tourne irrémédiablement sur «l’Italie d’hier» – je reprends volontairement le titre des frères Goncourt, dont le récit du voyage entrepris en 1855 attendit la toute fin du siècle pour être publié sous une forme définitive.
La question du Risorgimento, justement, donc l’aspiration à l’unité et au renouveau d’un peuple tombé loin de sa première grandeur à l’époque de la Renaissance, est la question qui domine le voyage en Italie du XIXe siècle. Dès les années faisant suite au congrès de Vienne, avec la répression politique et l’atmosphère anti-libérale et régressive que celle-ci entretient, avec le souvenir prégnant d’une régénération inachevée sous la férule napoléonienne, cette problématique est présente. À dire le vrai, elle était déjà au cœur de la réflexion de Germaine de Staël, en 1807, dans Corinne, un roman qui accompagna et fascina beaucoup de voyageurs des générations suivantes. L’éveil du mouvement national italien, après 1830, et l’écho exceptionnel des événements révolutionnaires de 1848 préparent les visiteurs de la péninsule à un regard différent, moins figé et moins passéiste, sur un pays prêt à secouer le joug étranger et à s’affirmer sur la carte de l’Europe. La cause des patriotes italiens rencontre la sympathie de l’Angleterre bourgeoise, comme l’a montré Elena Bacchin, mais aussi celle des masses et du courant démocrate, en France comme aux États-Unis, où la figure de Garibaldi est très populaire. Des écrits de voyage français comme L’Italie des Italiens de Louise Colet ou même L’Expédition des Deux-Siciles de Maxime Du Camp prennent d’ailleurs pour objet le moment décisif de l’année 1860. Comme le montre le cas de l’écrivain et journaliste belge Charles Potvin, des auteurs démocrates ou radicaux sympathisent avec cette cause partout en Europe, pour ne rien dire de l’enthousiasme qu’elle soulève dans le Nouveau Monde. A contrario, et à ne pas minorer, comme le fait voir l’étude consacrée au Namurois Alfred de Trazegnies, l’unification italienne est à l’origine du séjour en péninsule de nombreux partisans de la Papauté et de la Contre-Révolution, déterminés à prendre les armes pour défendre le statu quo et empêcher l’Unité. À la nouvelle de l’exécution du marquis, «L’Indépendance Belge» exprime la stupéfaction d’un journal libéral, peu enclin à sympathiser avec cette cause qui a conduit un «gentilhomme à prendre [une] bande de pillards pour des royalistes sérieux»… À côté des nombreux fils de familles de la noblesse catholique belge, française ou espagnole qui ont choisi de passer ainsi au service des Bourbons de Naples (menacés puis déchus et réfugiés à Rome), ou du pape Pie IX, il existe aussi de simples aventuriers: ainsi Ludwig Richard Zimmermann, un vétéran hessois de la guerre de 1859, passé ensuite au service des bandes entretenues dans le Sud par François II de Bourbon, qui parvint à éviter d’être capturé par les Piémontais et à se réfugier en territoire pontifical en 1862, et qui a laissé de curieux Erinnerungen eines ehemaligen Briganten-Chefs étudiés ici par Francesca De Caprio à la lumière de la recherche sur l’imaginaire romantique du brigand et sur la quasi-guerre civile qui souleva le Mezzogiorno des années 1860. Il faudrait par ailleurs ne pas négliger les simples pèlerins, hommes ou femmes, venus faire acte de dévotion envers le pontife: leur nombre gonfle spectaculairement dans les années 1860, lorsque l’avenir de Pie IX en tant que souverain temporel apparaît très compromis.
Sans doute l’empreinte de ce nouveau contexte politique est-elle moins nette sur les voyages des artistes, l’un des plus anciens contingents de visiteurs de l’Italie. Ces derniers se continuent de part et d’autre de 1860, sans forcément prêter une attention très forte aux enjeux politiques du moment, qu’il s’agisse d’ailleurs des musiciens ou des sculpteurs et des peintres, des artistes européens ou des artistes nord-américains. La presse belge accueille régulièrement des correspondances d’artistes partis parfaire leur apprentissage, et quelques rares peintres, Jean-Baptiste Huysmans par exemple, confectionnent et publient des récits de leur séjour. Mais le déclin de Rome comme capitale artistique internationale finit par avoir un impact négatif sur ces voyages d’artistes, qui ont tendance à se raccourcir (ou tout simplement à se raréfier), après 1880. Les voyages archéologiques – grande et prestigieuse tradition classique, s’il en est – se poursuivent de leur côté (est présenté ici le cas de l’archéologie étrusque, avec Francesco Orioli, qui connut l’exil pour des raisons politiques de 1831 à 1846 et passa par Bruxelles), avec une tendance, après 1880, à la professionnalisation, dans le cadre de la compétition scientifique que se livrent discrètement les principales écoles nationales.
Résumé des informations
- Pages
- 198
- Année de publication
- 2023
- ISBN (PDF)
- 9782875749116
- ISBN (ePUB)
- 9782875749123
- ISBN (Broché)
- 9782875747990
- DOI
- 10.3726/b21244
- Langue
- français
- Date de parution
- 2024 (Mai)
- Mots clés
- Littérature de voyage Grand Tour Risorgimento XIXe siècle politique exil
- Publié
- Bruxelles, Berlin, Chennai, Lausanne, New York, Oxford, 2024. 198 p.
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- Peter Lang Group AG