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La nouvelle de langue allemande : entre centre(s) et marges. Questions de perméabilité générique. De la fin du XVIIIème siècle au début du XXème siècle / Die deutschsprachige Kurzepik und Novelle und ihre Beziehungen zu den anderen Gattungen 1750-1914

von Frédéric Teinturier (Band-Herausgeber:in) Marc Lacheny (Band-Herausgeber:in)
©2024 Sammelband 356 Seiten

Zusammenfassung

Le présent ouvrage entend contribuer à renouveler l’étude de la nouvelle de langue allemande en partant du constat de l’échec des tentatives de définition normative. S’il est problématique de dire ce qu’est la Novelle, il semble plus fécond de l’aborder par ses marges. En s’appuyant sur des études de cas concrets, les contributions ici réunies cherchent à cerner le genre emblématique de l’aire germanophone, par le biais de ses rapports aux autres genres : roman, théâtre et essai, dans une période allant de 1750 à 1914.
Vorliegender Band zielt auf eine Erneuerung der Forschung über die deutschsprachige Kurzepik und Novellistik ab. Ausgangspunkt ist das Scheitern aller bisherigen Versuche einer normativen Definition der novellistischen Gattung. Daher wird nun vorgeschlagen, die Novelle durch ihre Beziehungen zu den anderen literarischen Gattungen und Textformen (Drama, Roman, Essay) näher zu bestimmen. Alle hier gesammelten Beiträge sind konkrete Fallstudien zwischen 1750 und 1914.

Inhaltsverzeichnis

  • Cover
  • Titel
  • Copyright
  • Autorenangaben
  • Über das Buch
  • Zitierfähigkeit des eBooks
  • Inhaltsverzeichnis / Table de matières
  • La nouvelle de langue allemande : entre centre(s) et marges. Questions de perméabilité générique. De la fin du XVIIIe siècle au début du XXe siècle
  • Wenn Kirke erzählt. Bemerkungen zur Poetik der Currywurst
  • I. LES ORIGINES ET LES MODÈLES
  • La Nouvelle de Goethe : une hybridation générique, miroir des fonctions de l’art et de sa finalité pacificatrice
  • La Kurzepik au féminin: les genres de la nouvelle et du récit chez les femmes écrivains de la seconde moitié du XVIIIe siècle
  • Aus dem Leben eines Taugenichts (1826) : nouvelle et/ou « fantaisie romanesque » ?
  • Entre merveilleux et mimèsis : émergence du fantastique germanophone à la croisée des genres narratifs courts (fin XVIIIe s. – début XIXe s.)
  • II. LE XIXE SIÈCLE : LA NOUVELLE À L’INTERSECTION DES GENRES
  • Friedrich Schlegel et sa théorie de la nouvelle
  • Verschiedene Literaturgattungen in Adalbert Stifters „Novellen“
  • Der Garten der Erkenntnis (1895) de Leopold von Andrian: « Bildungsroman en miniature » ou conte d’une vie?
  • Novellenzyklus und Roman – am Beispiel der Juden von Barnow von Karl Emil Franzos
  • III. AVANT LA MODERNITÉ
  • Le genre épique, la nouvelle et le réalisme bourgeois dans l’esthétique de Friedrich Theodor Vischer
  • „Ich bin am Ende selber ein Roderer“. Adalbert Stifters „Nachkommenschaften“ – eine Kapitulation der Kunst vor der Wirklichkeit?
  • Du genre dramatique à celui de la nouvelle : Ferdinand von Saar, entre réalisme et naturalisme
  • La « nouvelle dialoguisée » : réflexions sur la pratique novellistique de Marie von Ebner-Eschenbach
  • IV. LA NOUVELLE COMME LABORATOIRE NARRATIF DE LA MODERNITÉ
  • Les récits du jeune Hofmannsthal entre tradition et modernité
  • La définition du genre de la « nouvelle » à l’épreuve des études de réception : le cas de la réception française de l’œuvre d’Arthur Schnitzler
  • Die Entdeckung des Inneren Monologs in Arthur Schnitzlers Leutnant Gustl und die Folgen
  • Franz Kafka : Der Heizer, Der Verschollene. Du Chauffeur au Disparu, du fragment publié au roman inachevé
  • „Er schrieb nicht nur Novellen. Er war Novellist“ Der Novellist Heinrich Mann: Das Beispiel der Jahre 1905–1907
  • Nouvelle de la fin, fin de la nouvelle ? La Mort à Venise (1912) de Thomas Mann

La nouvelle de langue allemande : entre centre(s) et marges. Questions de perméabilité générique. De la fin du XVIIIe siècle au début du XXe siècle

Marc Lacheny & Frédéric Teinturier

Le récit bref de langue allemande, qu’il serait trop simplificateur de réduire au seul genre, très spécifique, de la « Novelle », possède des caractéristiques esthétiques et une histoire formelle uniques, qui font des différents types narratifs ressortissant à la « Kurzepik » un ensemble générique extrêmement riche. Le développement esthétique et la réflexion sur les genres narratifs brefs d’expression allemande traversent toutes les époques depuis la fin du XVIIIe siècle au moins : chaque courant, chaque école esthétique et littéraire a apporté sa contribution au développement formel du récit bref.

Ce constant renouvellement a pour conséquence bien connue une abondance des discours théoriques sur la nouvelle dans l’espace germanophone depuis 1800 :1 contrairement aux autres aires culturelles européennes et américaines, le monde germanique a développé un ensemble de réflexions inégalé sur les spécificités du genre narratif bref ; ces différentes théories, souvent contradictoires et sujettes à polémiques, sont le pendant de la riche production de textes narratifs de toutes sortes qui répondent aux appellations génériques les plus diverses (Novelle, Kurzgeschichte, Erzählung, Novellette, Skizze, novellistische Erzählung, kurzepisches Erzählen, Geschichte…) et qui témoignent de la vitalité constante d’un genre qui possède, dans l’espace germanophone, une histoire remarquable.

Une telle profusion de littérature primaire et secondaire, qui rend particulièrement difficile l’analyse synthétique, semble montrer que le monde germanophone a mis en place, par l’intermédiaire de la nouvelle, un genre littéraire sinon « national », du moins spécifique à certaines de ses approches. En d’autres termes, le genre narratif bref est central dans l’aire linguistique et culturelle en question. Pourtant, ce type de récit y est désormais quasi impossible à définir simplement : l’abondance des exemples, et des discours variés sur ce qu’est la nouvelle allemande, rend en effet très ardue toute tentative moderne2 de cerner ce type de texte de manière satisfaisante. Le plus souvent, la recherche universitaire moderne sur la « Novellistik » finit, au-delà des différentes approches, par conclure au fait que le récit bref allemand se définit principalement par un phénomène de tension entre différentes tendances : le récit bref serait donc en quelque sorte le lieu d’achoppement des conflits successifs de l’histoire littéraire de la nation culturelle allemande.

Finalement, chaque auteur de langue allemande qui s’est essayé au genre narratif bref semble être en droit de définir ce qu’il entend par nouvelle, Novelle ou quelque autre terme qu’il privilégie. Face à cette difficulté à cerner l’essence, si elle existe, du genre de la nouvelle allemande – le terme français étant bien plus simple d’emploi –, difficulté qui paraît vraiment constitutive de l’histoire du genre au sein de l’espace germanophone, une idée semble alors permettre de faire avancer le débat. Plutôt que de prétendre atteindre ce qui caractérise un genre ou une forme de texte aussi protéiforme, aussi évolutive, il semble plus intéressant de considérer que la « Kurzepik » de langue allemande se définit non pas tant par ce qu’elle serait, mais avant tout ex negativo, c’est-à-dire par ce qu’elle n’est pas et, donc, par rapport aux autres genres littéraires narratifs – le roman en particulier –, mais aussi par rapport aux autres formes littéraires : la poésie et, ce qui est bien connu depuis la célèbre phrase de Theodor Storm,3 le théâtre.

La nouvelle serait donc non seulement un genre central pour les nations littéraires d’expression allemande au sein desquelles les auteurs comme les commentateurs n’ont de cesse d’en interroger les possibilités et les limites mais aussi, paradoxalement, un genre marginal, au sens qu’il serait nécessairement défini par ses marges et ses frontières. Dès lors qu’on prend conscience de cette particularité, les points de contact entre la nouvelle et les autres genres littéraires prennent une importance capitale. La conséquence d’une telle interrogation, qui est celle que se posent les auteurs des différents articles du présent ouvrage, est que le genre de la nouvelle de l’aire culturelle germanophone – répétons que par le terme français de nouvelle nous entendons ici toute forme de récit bref – ne peut être défini simplement, en tout cas pas ‘une fois pour toutes’.

On touche là, à notre avis, à un point essentiel. La nouvelle allemande est un type textuel mouvant, en mouvement perpétuel, et il serait vain de vouloir le ‘fixer’ par un ensemble de critères définitoires. Les recherches les plus récentes mettent l’accent sur le fait qu’au lieu de prétendre définir la « Novelle », il faudrait se contenter de saisir le geste narratif qui lui est propre, une façon d’envisager le monde qui serait typique, un « novellistisches Erzählen ».4

*

Dans une étude relativement récente,5 Florentine Biere ne fait pas autre chose, qui renonce à définir la Novelle et se penche sur ce geste nouvellistique. Elle fixe le cadre de sa réflexion ainsi :

Die vorliegende Arbeit macht sich eine Festschreibung der Novelle als einfache Form mit festen Merkmalen und Strukturen nicht zu eigen, sondern fragt nach dem poetischen Innovationspotential der Novelle, die sich als literarischer Experimentierraum präsentiert, in dem gegen dominante Gattungsbestimmungen im Gebiet des Erzählens gerade die Freiheiten eines anderen Erzählens – im Sinne eines alternativen Erzählens und zugleich eines Erzählens über das Andere – erprobt werden.6

Il n’est pas ici question de discuter et d’analyser en détail le bien-fondé de cette posture liminaire et nous laissons à l’auteure la responsabilité de ses propos. S’ils sont repris ici, c’est pour insister sur le fait qu’il semble fructueux d’aborder le genre de la nouvelle allemande en renonçant aux critères normatifs ou structurels, qui ne seraient que la conséquence formelle d’une attitude narrative propre à ce genre : la Novelle – et, partant toutes les autres dénominations génériques qui s’en démarquent parce qu’elles restent finalement dans un rapport de proximité avec elle – est bien un récit réaliste, plus court qu’un roman, mais avant tout il s’agit d’un type de texte qui prétend raconter autrement ; de manière primordiale, la position du narrateur nouvellistique est marginale : marginale par rapport à la norme et aux codes en vigueur, aux règles et usages dominants de chaque époque. Et la nouvelle se caractérise par la nécessité de se démarquer du préexistant, car elle est seconde. Étymologiquement d’ailleurs, la novella italienne médiévale est un récit de nouveauté, un récit de choses récentes, qui vient en quelque sorte s’ajouter, en marge, pourrait-on dire, des autres récits préexistants, plus longs.

Ainsi s’expliquerait peut-être que ce récit autre, ce récit alternatif qu’est la Novelle s’est toujours fait le support privilégié des efforts les plus variés pour innover, expérimenter, explorer les marges du récit, chaque auteur et chaque époque se positionnant en marge, au bord des normes existantes, imposées par le récit dominant qu’est le roman. Corollaire de cette posture essentielle du récit nouvellistique allemand : le fait qu’il ait souvent été accompagné d’un « discours de la méthode narrative », c’est-à-dire d’une posture poétologique et théorique des nouvellistes allemands. Finalement, s’il n’est pas possible de prétendre fixer ce qu’est la nouvelle allemande, c’est que ce type de récit autre sert à exprimer ce qu’il y a de plus personnel, de plus particulier à chaque auteur et pour cette raison même, il s’agit nécessairement d’un récit avant tout artiste.

*

Le présent ouvrage, qui réunit les actes d’un colloque international qui s’est tenu à Metz en octobre 2022, entend proposer au lecteur un aperçu des possibilités expressives du genre nouvellistique dans l’aire germanophone, en partant justement de sa position paradoxale : à la fois centrale par son importance au sein de l’histoire littéraire allemande et le soin apporté par chaque nouvelliste à ces textes, et marginale pour les raisons qui viennent d’être évoquées.

Entre centre et marge, la nouvelle allemande est une forme floue, fluctuante, et entretient avec les autres genres des relations problématiques, faites de ressemblances et d’oppositions. S’intéresser à la Novelle signifie devoir explorer les nombreux points de frottement, de friction et de passage entre la nouvelle et les autres formes de récits : roman, conte…, mais également les autres formes d’expression littéraires : théâtre et poésie, voire essai.

La période retenue s’étend de 1750 à 1914, c’est-à-dire entre le premier âge d’or du genre, époque qui voit la nouvelle accéder au rang de littérature noble7, et la césure bien connue que la Première Guerre mondiale signifie pour les pays germanophones, bien au-delà des considérations d’ordre politique. Les bouleversements culturels, esthétiques et artistiques liés au premier conflit mondial auront des répercussions sur la forme des récits et la conception de la littérature. Pour cette raison, un second volume sera consacré à la période qui s’ouvre en 1914.

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Il nous est agréable de conclure cet avant-propos en remerciant tous nos partenaires : la manifestation internationale, organisée en octobre 2022 par le CEGIL (Centre d’Études Germaniques Interculturelles de Lorraine) de l’Université de Lorraine – Metz, a également bénéficié du soutien du Pôle scientifique LLECT (Lettres, Langues, Espaces, Cultures, Temps) de l’Université de Lorraine ainsi que de la Société Goethe de France (Strasbourg). Nous souhaitons ici remercier vivement son président Raymond Heitz, également membre du comité de rédaction du Jahrbuch für Internationale Germanistik, d’avoir proposé à la revue d’accueillir les actes du colloque messin. Nos remerciements vont, pour finir, à Michael Dallapiazza et Hans-Gert Roloff, rédacteurs en chef du Jahrbuch für Internationale Germanistik, d’avoir donné une suite favorable à cette proposition.


1 Les livres de Josef Kunz et en particulier son anthologie des réflexions théoriques sur la nouvelle depuis Goethe sont, de ce point de vue, toujours le meilleur moyen d’entrer dans l’univers complexe du genre : Novelle. Hrsg. von Josef Kunz. Darmstadt 1973.

2 Depuis plusieurs années, les études synthétiques sur la nouvelle allemande renoncent à poser des principes définitoires exclusifs, qu’ils soient structurels ou thématiques. Parmi les dernières parues, on peut ainsi mentionner l’introduction désormais classique d’Hugo Aust : Novelle (Stuttgart 2012, « Sammlung Metzler 256 ») et le panorama d’Albert Meier : Novelle, Eine Einführung (Berlin 2014, « Grundlagen der Germanistik 55 »). Ce dernier y adopte l’attitude qui vient d’être décrite, et qui consiste à présenter l’histoire du genre nouvellistique sans chercher à trouver de caractère définitoire pérenne de ce type de textes, laissant ce soin à des études plus anciennes. Meier commence d’ailleurs par souligner le « malaise » de Goethe lui-même, qui aurait donné sa fameuse définition de la Novelle sans trop en être convaincu (cf. p. 9).

3 La nouvelle serait, selon lui, la sœur du drame : « Schwester des Dramas » (projet d’avant-propos datant de 1881, in Theodor Storm : Werke, Gesamtausgabe. Hrsg. von H. Engelhard, Bd. 3. Stuttgart 1958, p. 524–525).

4 Voir en particulier les articles d’Albert Meier et Frédéric Teinturier dans le présent ouvrage.

5 Florentine Biere: Das andere Erzählen. Würzburg 2012.

6 Ibid., p. 9.

7 Cf. Albert Meier (op. cit., p. 11 : « Nobilitierung der Novellistik zur vollgültigen Dichtung »).

Wenn Kirke erzählt. Bemerkungen zur Poetik der Currywurst

Albert Meier

(Universität Kiel)

Was eine Erzählung zur Novelle macht, weiß nach wie vor niemand verbindlich anzugeben. Das ausschlaggebende Distinktionsmerkmal des literarisch ambitionierten novellare ist mutmaßlich darin zu sehen, dass sich ein Rahmen deutlich von der Binnengeschichte abhebt. So divergierend die Gattungsgeschichte der Novelle sich mithin auch gibt: Auf je wechselnde Weise geht es immer von neuem darum, einen Text in seiner Orientierung ›contra naturam‹ zu markieren. Wie diese Verpflichtung auf Selbstreferenzialität konkret eingelöst wird, lässt sich exemplarisch an Uwe Timms Die Entdeckung der Currywurst (1993) beobachten.

What makes a novella a novella is still not known with certainty. The decisive distinguishing feature of the literarily ambitious novella is presumably to be seen in the fact that a frame clearly stands out from the internal story. As divergent as the genre history of the novella may be: In ever-changing ways, it is always a matter of marking a text in its orientation ›contra naturam‹. Uwe Timm’s Die Entdeckung der Currywurst (1993) is a good example of how this commitment to self-referentiality is actually fulfilled.

Die Sache ist sehr einfach, sagte Goethe.

Noch immer hat sich die Literaturwissenschaft nicht über die Kriterien verständigt, anhand derer eine Erzählung als Novelle zu identifizieren wäre. Goethes Diktum, bei einer Novelle handle es sich um „eine sich ereignete unerhörte Begebenheit“,1 taugt jedenfalls ebenso wenig zur verbindlichen Klassifikation wie August Wilhelm Schlegels2 und Ludwig Tiecks3 Strukturmerkmal des „Wendepunkts“, Paul Heyses „Falke“4 oder Theodor Storms Charakterisierung als „Schwester des Dramas“;5 auch Emil Staigers apokryphe Bemerkung in einem Zürcher Seminar 1946, novellentypisch sei die „Erzählung mittlerer Länge“,6 hilft nicht entscheidend weiter.

Vielleicht darf man den gemeinsamen Nenner trotz alledem in einem durchgängigen Strukturmerkmal erkennen, das die frühesten der überlieferten Erzählsammlungen (vom altindischen Panchatantra bis hin zu den persisch-arabischen Erwachsenen-Märchen von 1001 Nacht) nicht sehr viel anders organisiert als die elaborierten Einzel-Novellen seit dem 19. Jahrhundert: die Unterscheidbarkeit eines Rahmens von der Binnengeschichte. Wie spannungsvoll dieses Verhältnis in einem bestimmten Text auch ausgeprägt sein mag, so bleibt doch stets zu konstatieren, dass die interne Handlung dadurch auf Distanz gehalten wird (in Kategorien der romantischen Poetik also eine Ironisierung erfährt). Es geht infolgedessen weniger um das, wovon man erzählt, als auf welche Weise es geschieht. Inwiefern der jeweilige discours seine histoire auf diese Weise zur Nebensache macht, lässt sich mustergültig am Decameron (um 1350 entstanden) beobachten, dessen moralisch heikle Erzählungen an der kunstvollen Einfassung ins hochanständige Gespräch der lieta brigata ihre Rechtfertigung finden; die einhundert Geschichten des Novellino (bzw. Le ciento novelle antiche, vor 1300) weisen demgegenüber – ähnlich den zahllosen Sammlungen mittelalterlicher Prosa-Schwänke – keinerlei Form- Merkmal auf, das ihren Stoff-Gehalt transzendieren würde.

An eben diesem Widerstreit von Realistik und Artifizialität zeigt sich vielleicht am besten, worin die Eigenart der Novellistik wurzelt. Schon Christoph Martin Wieland ist dem auf die Spur gekommen, als er im Hexameron von Rosenhain (1805) „Herrn M.“, einen seiner sechs Erzähler, sich für den Verzicht auf ein Märchen entschuldigen lässt:

Bey einer Novelle, sagte er, werde vorausgesetzt, daß sie sich weder im Dschinnistan der Perser, noch im Arkadien der Gräfin Pembroke, noch im Thessalien der Fräulein von Lussan, noch im Païs du Tendre der Verfasserin der Clelia, noch in einem andern idealischen oder utopischen Lande, sondern in unserer wirklichen Welt begeben habe, wo alles natürlich und begreiflich zugeht, und die Begebenheiten zwar nicht alltäglich sind, aber sich doch, unter denselben Umständen, alle Tage allenthalten zutragen könnten.7

Damit ist das elementare Problem des ambitionierten Erzählens in Prosa auf den Punkt gebracht. Indem eine Novelle von Dingen der realen Welt handelt, steht sie nolens volens in der Pflicht, ihre Leser resp. Hörer für den unvermeidlichen Mangel an Poetizität zu entschädigen, d. h. sie muss ihre jeweilige Geschichte ostentativ anders darbieten als in der Normalität eines alltäglichen Gesprächs. In dieser Hinsicht gewinnt sie ihren literarischen Mehrwert dem poetischen Defizit sowohl ihrer Motive als auch ihrer Prosa-Sprache dadurch ab, dass sie sich ostentativ vom bloß natürlichen Erzählen distanziert.

Auf solche Naturwidrigkeit kommt es gerade im Ausgang des 18. Jahrhunderts besonders an, und mutmaßlich ist in der entsprechenden – ebenso klassischen8 wie romantischen – Einsicht einer der ausschlaggebenden Gründe für den Aufstieg der Novelle zur Leitgattung des Realismus im 19. Jahrhundert zu sehen. Demgemäß hat Friedrich Schlegel das ästhetische Grundbedürfnis eines jeden literarischen Textes betont und zugleich die spezifische raison d’être aller Novellistik bewusst gemacht: „Jedes Kunstwerk bringt d[en] Rahm[en] mit auf die Welt, muß die Kunst merken lassen“.9 Dass man als Leser die poetische Kunst aber auch tatsächlich ‚merkt‘, das verlangt im Fall der Novelle nach den historisch wechselnden Formen ihrer Rahmung bzw. ihrer Distanzierung von der trivialen Lebenswelt: als Einbettung vielfältiger Binnengeschichten in eine übergreifende Erzählsituation (beispielhaft in E.T.A. Hoffmanns Serapionsbrüdern, 1819–1821) oder als stilistisch-narrative, daher interne Aufwertung des Erzählens, wie sie zuerst wohl an Miguel de Cervantes Saavedras Novelas ejemplares (1613) augenfällig wird.

So divergierend die Gattungsgeschichte der Novelle sich mithin auch gibt, so ist ihr roter Faden doch darin zu sehen, dass es auf je wechselnde Weise immer von neuem darum geht, einen Text in seiner Orientierung contra naturam zu markieren, d. h. seine Selbstreferenzialität herauszustellen. Damit eine Erzählung nicht mehr „bloß Erzählung oder was Sie sonst wollen“10 sein kann, sondern sich mit Recht als Novelle präsentiert, bedarf es insofern ihrer poetischen Nobilitierung. Das geschieht durchweg in Gestalt eines strikt formbewussten Erzählens, das letztlich immer darin gründet, dass es zugleich das eigene Vorgehen zum Thema hat: entweder explizit durch Rahmung (als Erzählung von dem, was einmal schon erzählt worden ist), oder implizit durch planvoll gesetzte Symbolik. Was das letztlich bedeutet, hat Friedrich Schlegel in aller Deutlichkeit angesprochen: „In d[er] Novelle muß d.[ie] Geschichte so nichts sein wie nur möglich“.11 Es verwundert daher auch nicht, dass in Novellen immer wieder das Gleiche erzählt werden kann, da es ja weit mehr darauf ankommt, dass es stets auf neue Weise geschieht.12 Zumindest in der Literatur des frühen 21. Jahrhunderts darf man demgemäß von Fall zu Fall darauf vertrauen, dass dort, wo eine Erzählung sich selbst als Novelle ausgibt, auch tatsächlich eine Novelle vorliegt, weil sie auf ihre – hoffentlich originelle – Art an prominenten Mustern Maß nimmt bzw. im Bewusstsein der Gattungsgeschichte zustande gekommen ist.

Vor diesem Hintergrund stellt sich Die Entdeckung der Currywurst (1993)13 als reflektierte Überbietung der Erzähltradition des 19. und frühen 20. Jahrhunderts dar. Uwe Timm treibt darin ein selbstparodistisches Spiel um das novellare, das seine strukturelle Einbindung in die Literaturgeschichte unbekümmert zu erkennen gibt und die frei erfundene Geschichte zu einer präzis konstruierten Meta-Novelle macht: Hat der in den letzten Tagen des Zweiten Weltkriegs desertierte Marinesoldat Hermann Bremer nicht gewusst, was im Kreuzworträtsel das richtige Wort für „literarische Gattung mit N am Anfang und sieben Buchstaben“14 gewesen wäre, so bekommt der Ich- Erzähler diesen Ausriss aus einer Zeitung Jahrzehnte später mitsamt der Auflösung in die Hände und beschließt seine Geschichte damit: „Fünf Wörter aber sind noch ganz zu lesen: Kapriole, Ingwer, Rose, Kalypso, Eichkatz und etwas eingerissen − auch wenn es mir niemand glauben wird – Novelle“.15

In sieben Teilen, die den sieben Gesprächen des Ich-Erzählers mit einer Hamburger Wurstbraterin entsprechen, wird rekonstruiert, wie es zur Entdeckung der Currywurst gekommen sein soll: Das Prosperieren von Lena Brückers Imbiss-Bude verdanke sich dem Missgeschick, einmal mit Curry-Pulver und Ketchup-Gläsern gestolpert zu sein. Der Erzähler hat seine Kinder-Gewohnheit, bei Lena Brücker eine Currywurst zu essen, auch als in München lebender Erwachsener bei Heimat-Besuchen beibehalten und die Frau zuletzt in einem Altersheim ausfindig gemacht, um von ihr in Erfahrung zu bringen, ob sie wirklich „kurz nach dem Kriege die Currywurst erfunden habe“.16 Dieser Konstellation verdankt sich die gleichermaßen konventionelle wie raffiniert variierte Unterscheidung der Binnengeschichte vom Rahmen, auch wenn dieses Wechselverhältnis aufgrund der vielfachen Sprünge zwischen den Zeitebenen für die Leser nicht überall offensichtlich ist. Als wirklich zuverlässig kann die Binnen-Erzählerin ohnehin nicht gelten, zumal die – wie Homer erblindete – Greisin während der Kaffee-Unterhaltungen an einem Pullover ganz so herumstrickt, wie auch ein Text gewebt werden muss.

Details

Seiten
356
Erscheinungsjahr
2024
ISBN (PDF)
9783034349918
ISBN (ePUB)
9783034349925
ISBN (Paperback)
9783034349901
DOI
10.3726/b21946
Sprache
Deutsch
Erscheinungsdatum
2024 (September)
Schlagworte
Novelle Novellistik Kurzepik deutsche Literatur literarische Gattungen Nouvelle de langue allemande genres littéraires
Erschienen
Lausanne, Berlin, Bruxelles, Chennai, New York, Oxford, 2024. 356 S.
Produktsicherheit
Peter Lang Group AG

Biographische Angaben

Frédéric Teinturier (Band-Herausgeber:in) Marc Lacheny (Band-Herausgeber:in)

Dr. Frédéric Teinturier -Maître de Conférences an der Universität Lothringen – Metz Forschungsschwerpunkte: deutschsprachige Erzählliteratur des 19. und 20. Jahrhunderts. Kurzepik, Heinrich Mann, Lion Feuchtwanger und die Literatur des Exils. Prof. Dr. Marc Lacheny - an der Universität Lothringen – Metz Forschungsschwerpunkte: österreichische Literatur und Kulturgeschichte vom 18. bis zum 20. Jahrhundert, Kulturtransfers zwischen Frankreich und Österreich, Übersetzung und Übersetzungswissenschaft.

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Titel: La nouvelle de langue allemande : entre centre(s) et marges. Questions de perméabilité générique. De la fin du XVIIIème siècle au début du XXème siècle / Die deutschsprachige Kurzepik und Novelle und ihre Beziehungen zu den anderen Gattungen 1750-1914