Documents diplomatiques français
1924 – Tome I (1er janvier – 30 juin)
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Edited By Ministère des Affaires étrangères
Parallèlement, il relance la question de la sécurité de la France et du contrôle du désarmement allemand. Il obtient des Britanniques le principe d’une inspection générale du désarmement allemand avant la suppression de la Commission interalliée de contrôle militaire et le transfert du contrôle à la Société des Nations.
En Europe centrale et orientale, la France s’efforce de consolider le statu quo territorial et son influence par des traités de garantie avec les pays de la Petite Entente et en favorisant un rapprochement entre la Pologne et les pays baltes. Les restrictions à l’exportation de capitaux limitent cependant les investissements des entreprises françaises en Pologne et en Yougoslavie, où l’Angleterre et l’Italie mènent une politique financière active.
Un autre élément marquant du premier semestre 1924 est la victoire du Cartel des gauches aux élections de mai. Dès son arrivée au pouvoir le 14 juin, Herriot annonce un projet de reconnaissance immédiate de l’URSS et des mesures d’amnistie dans les Territoires rhénans occupés. Il s’entend avec Mac Donald sur une conférence interalliée, suivie d’une conférence avec l’Allemagne, pour l’adoption du plan Dawes. On traitera ensuite la question des dettes interalliées, puis celle de la sécurité dans le cadre de la Société des Nations.
142 M. Bernard, Ministre De France à stockholm, À M. Poincaré, Ministre Des Affaires Étrangères.
Extract
M. BERNARD, MINISTRE DE FRANCE À STOCKHOLM,
À M. POINCARÉ, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.
D. no 84.
Stockholm, 13 mars 1924.
a.s. développement de l’influence militaire française en Suède.
Le colonel Gourguen, attaché militaire près ma légation, a réuni certaines informations sur le développement de notre influence militaire en Suède que je crois intéressant de communiquer à Votre Excellence.
Il signale que lors de l’occupation de la Ruhr, la campagne perfide d’une presse entièrement dévouée à l’Allemagne, n’a pas manqué de jeter le trouble dans l’opinion et en particulier dans le monde militaire, mais qu’en réalité, le mal est plutôt resté apparent, car l’excès même des attaques a fini par lasser. Certes, on retrouve toujours en Suède les fidèles partisans de la thèse de l’armée allemande non vaincue, celles des responsabilités de la guerre, de la « honte noire », de l’impérialisme français. Mais, ceux-ci appartiennent pour la plupart aux officiers en retraite et à l’état-major général. Dans ce milieu, la « neutralité» sert de mot d’ordre : elle fait l’objet de fréquents rappels individuels ou collectifs. En Suède, celui qui s’affirme neutre est toujours germanophile et le plus souvent désireux de jouer le rôle d’arbitre à notre détriment.
Mais actuellement, les garnisons de province continuent à se pénétrer bien plus facilement de...
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