Cet essai étudie la manière dont l’imaginaire du mal exprimé par le fléau épidémique – qu’il soit peste ou choléra – se trouve traduit par des choix d’écriture. N’étant pas anodins, ces choix mettent en évidence une conception de l’homme dans sa réaction à la tentation du mal et une conception du roman donc de la littérature. Camus répugne à montrer l’homme déchu par un corps qui le trahit et fait de son écriture une écriture de la sidération face à la mort. Giono opte quant à lui pour une écriture de la déjection qui n’est que, de façon trompeuse, une écriture de la jubilation. Contrairement à Camus qui définit une littérature impliquée dans le monde, Giono se détourne du monde par la littérature.