Documents diplomatiques français
1948 – Tome II (1er juillet – 31 décembre)
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Edited By Ministère des Affaires étrangères
En ce qui concerne la crise de Berlin, Paris maintient l’unité d’action avec les Américains et les Britanniques, et participe au pont aérien dans la mesure de ses moyens. Ceci dit le gouvernement français trouve Washington trop raide dans la crise, et souhaiterait, surtout au début de celle-ci, une plus grande souplesse occidentale face à Moscou. Cependant la France reste ferme sur l’essentiel.
En même temps, ce semestre vit le lancement de deux grandes entreprises qui devaient aboutir en 1949 : le Conseil de l’Europe, fruit d’une initiative française, et le Pacte atlantique. Encore durant le deuxième semestre 1948, le premier partenaire diplomatique de la France est le Royaume-Uni, même si certains signes montrent que Washington occupe une place croissante dans les préoccupations et les contacts de la diplomatie française.
Intéressant également le dossier chinois, pour lequel les diplomates observent la marche irrésistible des communistes vers la victoire, et ne se font guère d’illusions sur ce que sera le régime qui succédera au Kuo Min Tang.
374 M. Baelen, Ambassadeur de France à Varsovie, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
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M. BAELEN, AMBASSADEUR DE FRANCE À VARSOVIE,
À M. SCHUMAN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES1.
D. no 1073.
Varsovie, 24 novembre 1948.
Depuis le décès du cardinal Hlond, les relations entre l’Église et l’État se détériorent rapidement2. La propagande anti-cléricale dans les journaux gouvernementaux a pris un ton plus vif et une ampleur inaccoutumée. Une grande publicité est donnée à des scandales dans lesquels des religieux sont accusés de dépraver la jeunesse.
Par ailleurs, comme l’a signalé ce poste, diverses mesures ont été prises pour laïciser les écoles ; et dans certaines régions, notamment en Silésie, des couvents ont été remis à des ouvriers pour être transformés en logements populaires.
Sérieusement préoccupé de cette situation, l’épiscopat polonais s’est récemment réuni à Cracovie sous la présidence du cardinal Sapieha, pour arrêter sa ligne de conduite.
Les hebdomadaires catholiques, notamment le Tygodnik Powszechny, organe du Prince-Archevêque de Cracovie et Dzis i Jutro de Varsovie ont, tout de suite après cette réunion, consacré de longs éditoriaux au passage de la lettre épiscopale lue en chaire le 31 octobre, dans lequel les prélats polonais mettent en garde les fidèles contre toute collaboration avec le mouvement clandestin.
Ces articles sont manifestement inspirés par la hiérarchie catholique. Ils ont eu vraisemblablement pour objet de donner des apaisements...
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