Documents diplomatiques français
1948 – Tome II (1er juillet – 31 décembre)
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Edited By Ministère des Affaires étrangères
En ce qui concerne la crise de Berlin, Paris maintient l’unité d’action avec les Américains et les Britanniques, et participe au pont aérien dans la mesure de ses moyens. Ceci dit le gouvernement français trouve Washington trop raide dans la crise, et souhaiterait, surtout au début de celle-ci, une plus grande souplesse occidentale face à Moscou. Cependant la France reste ferme sur l’essentiel.
En même temps, ce semestre vit le lancement de deux grandes entreprises qui devaient aboutir en 1949 : le Conseil de l’Europe, fruit d’une initiative française, et le Pacte atlantique. Encore durant le deuxième semestre 1948, le premier partenaire diplomatique de la France est le Royaume-Uni, même si certains signes montrent que Washington occupe une place croissante dans les préoccupations et les contacts de la diplomatie française.
Intéressant également le dossier chinois, pour lequel les diplomates observent la marche irrésistible des communistes vers la victoire, et ne se font guère d’illusions sur ce que sera le régime qui succédera au Kuo Min Tang.
413 M. Rivière, Ambassadeur de France à La Haye, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
Extract
M. RIVIÈRE, AMBASSADEUR DE FRANCE À LA HAYE,
À M. SCHUMAN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.
T. no 797.
La Haye, 11 décembre 1948, 17 h. 30
Urgent.
(Reçu : le 11, 22 h.)
Dès le retour de Paris de M. Stikker ce matin, un communiqué officiel a été publié. Rappelant que la note néerlandaise est remise à la Commission des Bons Offices, le communiqué indique que ce document fait état de l’impossibilité où s’est trouvée la délégation gouvernementale qui vient de rentrer des Indes de compter sur une coopération efficace de la part de la République dans le problème des violations de la trêve, le gouvernement républicain n’étant pas à même d’imposer sa volonté à des troupes indisciplinées. Puis le communiqué analyse ainsi la suite de la note. Au cours des pourparlers entre la délégation spéciale néerlandaise et le président du Conseil républicain au sujet des relations politiques entre les deux pays, de profondes divergences de principe se sont manifestées lors de son premier contact avec M. Stikker. M. Hatta avait expressément reconnu que le gouvernement durant la période intérimaire maintiendrait ses responsabilités et sa souveraineté. Il en résultait que le haut-représentant de la Couronne serait investi de certaines fonctions au cas où une situation précaire se ferait jour dans l’un ou l’autre...
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