Documents diplomatiques français
1948 – Tome II (1er juillet – 31 décembre)
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Edited By Ministère des Affaires étrangères
En ce qui concerne la crise de Berlin, Paris maintient l’unité d’action avec les Américains et les Britanniques, et participe au pont aérien dans la mesure de ses moyens. Ceci dit le gouvernement français trouve Washington trop raide dans la crise, et souhaiterait, surtout au début de celle-ci, une plus grande souplesse occidentale face à Moscou. Cependant la France reste ferme sur l’essentiel.
En même temps, ce semestre vit le lancement de deux grandes entreprises qui devaient aboutir en 1949 : le Conseil de l’Europe, fruit d’une initiative française, et le Pacte atlantique. Encore durant le deuxième semestre 1948, le premier partenaire diplomatique de la France est le Royaume-Uni, même si certains signes montrent que Washington occupe une place croissante dans les préoccupations et les contacts de la diplomatie française.
Intéressant également le dossier chinois, pour lequel les diplomates observent la marche irrésistible des communistes vers la victoire, et ne se font guère d’illusions sur ce que sera le régime qui succédera au Kuo Min Tang.
75 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
Extract
M. BONNET, AMBASSADEUR DE FRANCE À WASHINGTON,
À M. SCHUMAN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES1.
D. no 1650.
Washington, 27 juillet 1948.
Dans une déclaration qui accompagne le quatrième rapport semestriel de la Commission de l’énergie atomique, le président Truman s’est félicité de la sagesse des dispositions de l’Atomic Energy Act of 1946 et a réaffirmé les bases de la politique américaine concernant l’énergie atomique contenues dans ce texte.
Les quatre éléments de cette politique demeurent : 1) le contrôle civil ; 2) la propriété de l’État tant que l’utilisation de l’énergie nécessite des précautions particulières ; 3) le secret tant qu’il n’existera pas de contrôle international pour interdire l’utilisation militaire de l’énergie atomique et 4) la détermination de pousser le développement de l’énergie atomique tant pour la défense du pays que pour des usages pacifiques.
Ainsi le président montre bien que sauf sur le premier point, les positions actuelles ne sont pas tout à fait souhaitables. Il laisse espérer que le secret et l’utilisation militaire seront restreint ou abandonnés lorsqu’un contrôle international approprié sera instauré et que par voie de conséquence, l’industrie privée participera aux travaux. M. Truman rappelle qu’il a cherché à faire adopter par les Nations unies un système international de contrôle et que c’est l’attitude intransigeante de l’URSS qui l’a fait...
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