Documents diplomatiques français
1948 – Tome II (1er juillet – 31 décembre)
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Edited By Ministère des Affaires étrangères
En ce qui concerne la crise de Berlin, Paris maintient l’unité d’action avec les Américains et les Britanniques, et participe au pont aérien dans la mesure de ses moyens. Ceci dit le gouvernement français trouve Washington trop raide dans la crise, et souhaiterait, surtout au début de celle-ci, une plus grande souplesse occidentale face à Moscou. Cependant la France reste ferme sur l’essentiel.
En même temps, ce semestre vit le lancement de deux grandes entreprises qui devaient aboutir en 1949 : le Conseil de l’Europe, fruit d’une initiative française, et le Pacte atlantique. Encore durant le deuxième semestre 1948, le premier partenaire diplomatique de la France est le Royaume-Uni, même si certains signes montrent que Washington occupe une place croissante dans les préoccupations et les contacts de la diplomatie française.
Intéressant également le dossier chinois, pour lequel les diplomates observent la marche irrésistible des communistes vers la victoire, et ne se font guère d’illusions sur ce que sera le régime qui succédera au Kuo Min Tang.
98 Général Pechkoff, Ambassadeur de France, Chef de la mission française à Tokyo, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
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GÉNÉRAL PECHKOFF, AMBASSADEUR DE FRANCE, CHEF DE LA MISSION FRANÇAISE À TOKYO,
À M. SCHUMAN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES1.
D. no 610.
Tokyo, 5 août 1948.
Ce poste a déjà maintes fois signalé tout ce qui s’opposait au ralliement entier et sincère de ce pays aux idées de l’Occident et à sa prise de position, stable et raisonnable, parmi les nations du monde. Me référant à la dépêche nº 33 du 8 août 1887, de mon prédécesseur, M. Sienkiewicz, je rappelle les propos que lui tenait une des plus hautes personnalités du Japon d’alors, le général Tani :
« Je ne méconnais pas l’heureuse influence que la civilisation occidentale est appelée à avoir sur l’avenir du Japon ; je ne prétends pas non plus que l’on ait eu tort d’introduire dans la constitution sociale du pays les réformes si radicales qu’elles puissent me paraître, qui ont marqué la chute du Shogunat et l’abolition du système féodal. À l’époque actuelle, un peuple n’a plus le droit ni le pouvoir de se renfermer chez lui et de vivre complètement à l’écart des autres peuples. Une grande révolution s’imposait : elle s’est accomplie. Le vieux Japon n’avait plus de raison d’être : il y avait nécessité d’en créer un nouveau. Mais, devait-on essayer de faire de ce nouveau Japon une Puissance européenne...
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