Anna Akhmatova et la poésie européenne
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Edited By Tatiana Victoroff
Les contributions de chercheurs comparatistes ou slavisants, français et russes, s’organisent selon plusieurs axes – Akhmatova en dialogue avec les poètes européens ; Akhmatova comme poète européen ; les questions de traduction et de transmission – mais l’ouvrage inclut également les témoignages de poètes et d’intellectuels au sujet de leur rencontre avec Akhmatova ou à travers la lecture de ses vers. Il propose également de nouvelles traductions d’Akhmatova en français. Enfin, des poèmes inédits d’auteurs européens contemporains qui ont composé sous l’inspiration akhmatovienne témoignent de l’écho européen d’une voix contre laquelle la censure s’est acharnée sans l’étouffer et qui reste un surgeon toujours fécond dans la lignée de la poésie la plus existentielle.
Traduire les jeux du rythme ?
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Traduire les jeux du rythme ?
Jean-Louis BACKÈS
Université Paris IV
Les considérations qui suivent n’ont pas une relation directe avec le travail de traduction, tel qu’il se poursuit, vers à vers, mot à mot, dans l’enthousiasme et le désespoir. Face aux détails d’un texte aimé, le traducteur n’a guère le loisir de poser de grandes questions abstraites.
Il lui aura suffi, au début de son travail, de se donner quelques principes. Il a choisi la prose ou le vers ; le vers strict ou le vers libre ; le vers rimé ou non. Quand il traduit un poète d’aujourd’hui, pour le public d’aujourd’hui, son premier souci peut être de faire que le lecteur, d’emblée, ait l’impression d’avoir devant lui de la poésie. La technique, très libre, de Jaccottet ou de Jacques Dupin sera pour lui un modèle. Que faire s’il est aux prises avec des œuvres anciennes, dont la métrique est réglée ?
La tentation est d’imiter les formes d’autrefois, de chercher des équivalences entre formes admises. L’arithmétique semble offrir une base sûre : le tétramètre iambique sera rendu par un octosyllabe, le pentamètre par un décasyllabe, et ainsi de suite.
Il y a des exceptions célèbres. Vigny a traduit en alexandrins les pentamètres de l’Othello de Shakespeare ; inversement, c’est en pentamètres que Schiller transpose la Ph...
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