Linguistique et stylistique des figures
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Edited By Cécile Barbet
Paraphrase, traduction et métaphore
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Anne REBOUL
L2C2, CNRS, Lyon
1. Introduction
On peut distinguer les métaphores vives des métaphores mortes (ou catachrèses), comme on le voit à partir des exemples suivants :
(1) Le portail bavait de l’eau de vaisselle. (Jean Giono, Collines)
(2) Ta chambre est une porcherie.
L’exemple (1) est une métaphore vive, alors que l’exemple (2) est une métaphore morte. Les travaux contemporains dans le cadre de la théorie de la pertinence sur la métaphore ont eu tendance à ignorer cette différence. Par ailleurs, ils se sont principalement intéressés aux métaphores de la forme A est G, où A désigne un individu (au sens philosophique) quelconque et G est un prédicat (comme dans l’exemple (2), et à la différence de ce qui se passe dans l’exemple (1)). Je ne suivrai pas cette voie ici.
Les analyses traditionnelles de la métaphore ont défendu l’hypothèse selon laquelle une métaphore, sans pour autant être ambiguë, a deux significations : sa signification littérale, qui est généralement fausse ; son sens figuré, qui peut être vrai ou faux, mais qui serait souvent vrai. Considérons l’exemple suivant (inscrit au frontispice des Caprices de Goya) :
(3) Le sommeil de la raison engendre des monstres.
(4) La suspension de l’activité de la raison produit une irrationalité massive.
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