Les différences entre élèves en éducation physique : un regard à 360 degrés !
Résumé
Extrait
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- À propos de l’auteur
- À propos du livre
- Pour référencer cet eBook
- Table des matières
- Préface
- Introduction : Les différences entre élèves en éducation physique, comprendre pour intervenir
- Chapitre 1 : Filles et garçons en éducation physique : stéréotypes sexués, discriminations et formation des enseignants
- Chapitre 2 : La coopération en éducation physique : un moyen de gérer les différences ?
- Chapitre 3 : L’intérêt en situation d’élèves du secondaire en éducation physique : créer un contexte d’apprentissage flexible pour répondre aux besoins et aux intérêts de tous
- Chapitre 4 : Profils motivationnels d’élèves en natation : analyse des relations entre l’intérêt individuel, l’intérêt en situation, les buts d’accomplissement et la compétence perçue
- Chapitre 5 : Réduire les différences d’évaluation entre pairs en danse contemporaine au primaire
- Chapitre 6 : Interdisciplinarité et éducation physique : repères conceptuels, étude de productions professionnelles francophones et perspectives pour une réussite de tous
- Chapitre 7 : Analyse de l’activité des enseignants pour prendre en compte la diversité des élèves en éducation physique : un vécu émotionnel important face aux élèves à besoins particuliers et aux élèves « difficiles »
- Conclusion
Préface
Département des Sciences de la motricité, Faculté de Médecine, Université de Liège, Belgique
Marc.Cloes@uliege.be
Comme dans l’enseignement en classe, en éducation physique, il fut un temps où l’enseignant s’adressait à l’ensemble de son public en délivrant un message unique, charge aux élèves de s’adapter sous peine de sanctions diverses. À la fin des années 60, l’évolution des connaissances dans les sciences humaines et des changements sociétaux majeurs ont contribué à une bascule de la polarité des priorités en amenant les apprenants au centre de leurs apprentissages, soulignant la nécessité de la prise en compte de leurs caractéristiques personnelles.
Si, lorsque les principes de la pédagogie différenciée ont commencé à faire sens, le niveau d’habileté et le sexe des élèves se trouvaient au centre des préoccupations, nombre d’autres singularités des apprenants ont progressivement fait l’objet de l’attention des chercheurs et éveillé l’intérêt des responsables pédagogiques. Les premiers se sont notamment centrés sur la comparaison des comportements des enseignants et de leurs élèves avant d’analyser leurs attitudes, représentations et motivations. Au-delà d’un traitement différencié s’appuyant principalement sur une attention plus marquée censée offrir davantage d’opportunités d’apprentissage aux élèves en difficulté (réactions à la prestation, encouragements…), les praticiens ont souligné la nécessité de créer des modalités organisationnelles permettant aux élèves de poursuivre des objectifs d’apprentissage adaptés (groupes de niveaux…). Certaines études se sont d’ailleurs focalisées sur l’identification des stratégies mises en place par les enseignants en éducation physique pour individualiser leurs interventions et des approches didactiques ont complété le prisme des cadres théoriques de référence. Cet intérêt ne manque certainement pas d’être lié à l’avènement de l’individualisme dans la société de consommation occidentale et à l’accent placé parallèlement sur la différentiation par les réformes successives des programmes scolaires.
Malgré cette prise de conscience, les enseignants n’en restent pas moins souvent désarmés quand il s’agit de concrètement élaborer et mettre en œuvre des dispositifs permettant d’individualiser leurs enseignements au sein de plusieurs classes de 20 à 30 élèves faisant naître un sentiment d’incompétence en regard des multiples défis associés à la multiplicité des différences, de plus en plus nombreuses, à considérer.
Il est vrai que, si des efforts sont réellement consentis par les institutions de formation, les futurs enseignants n’ont pas toujours l’occasion d’expérimenter eux-mêmes des approches différenciées dont ils pourraient s’inspirer pour faire évoluer les pratiques sur le terrain.
Un défi de taille consiste également à ne pas conduire à une stigmatisation des élèves différents, risquant de faire ‘pire que mieux’. En effet, nombre de praticiens soulignent l’effet pervers que peut revêtir la prise en compte de certaines caractéristiques des apprenants, ceux-ci préférant être « traités » comme les autres, soit parce qu’ils n’admettent pas eux-mêmes leur différence, soit parce qu’ils craignent la réaction de leurs condisciples. Dès lors, il appartient nécessairement à chaque professeur de tenir compte du contexte de chaque groupe-classe pour identifier la manière la plus appropriée d’intervenir, confirmant la complexité des décisions à prendre avant, pendant et après chaque séance.
De ce qui précède, il apparaît que, dans la recherche de connaissance visant à aider les praticiens à démêler les fils pour choisir une approche en toute confiance, ceux-ci et les chercheurs sur l’intervention devraient renforcer leur collaboration et mobiliser toutes les ressources modernes pour échanger leurs expériences.
L’ouvrage coordonné par Vanessa Lentillon-Kaestner et Valérian Cece s’inscrit dans cette optique en proposant aux acteurs concernés un accès direct à des travaux de qualité qui ne manqueront pas de susciter la curiosité des lecteurs et de les inciter à s’interroger sur cette thématique centrale s’ils priorisent le développement optimal de chaque élève. Un autre de ses mérites consiste à illustrer des recherches balayant plusieurs singularités auxquelles les enseignants en éducation physique sont régulièrement confrontés ainsi que des dispositifs d’enseignement-apprentissage expérimentés en situation réelle. Enfin, les lecteurs apprécieront sans aucun doute le regard à 360° porté grâce à des entrées multiples tant au niveau des publics que des méthodologies de recherche.
Introduction : Les différences entre élèves en éducation physique, comprendre pour intervenir
Unité d’Enseignement et de Recherche en Éducation Physique et Sportive (UER-EPS), Haute École Pédagogique du Canton de Vaud, Lausanne (HEP Vaud), Suisse. valerian.cece@hepl.ch
À noter que dans cet ouvrage, afin de faciliter la lecture, le masculin générique a été utilisé pour désigner les deux sexes.
Les chercheurs et les praticiens s’accordent pour positionner les différences entre élèves comme une problématique pédagogique majeure. Alors que l’historien souligne la lente percée des pédagogies différenciées au cours du XIXe siècle (Perrenoud, 1997), le psychologue met régulièrement en avant les différences motivationnelles majeures dans un même groupe (e.g., Linnenbrink-Garcia et al., 2018) tandis que le sociologue ne manque pas de rappeler l’importance des conséquences de différences genrées ou sociales sur la réussite des élèves (e.g., Lentillon- Kaestner & Cogérino, 2005 ; Marsault, 2009).
L’éducation physique n’échappe pas à ce défi et, en mettant le corps en jeu au travers d’activités physiques et sportives, positionne l’enseignant face à des différences qui s’additionnent. En proposant une perspective large des différences (e.g., motrices, sexuées, motivationnelles…), l’étendue des différences dans cette discipline sera traitée à travers différents zooms successifs sur ce qui distingue un élève d’un autre en éducation physique et ce que cela implique en termes d’enseignement.
En parallèle, les injonctions institutionnelles centrées sur ces différences sont de plus en plus nombreuses. Les études PISA (e.g., OCDE, 2019), parmi les références en termes d’évaluation d’un contexte éducatif, jugent les pays en fonction de leur réussite à combiner performance et diminution des inégalités entre élèves. Le contexte vaudois illustre également cet aspect en proposant récemment le concept d’éducation 360° auquel le titre de cet ouvrage fait référence, mettant la gestion des différences entre élèves au cœur de ses priorités. Symbolique des attentes actuelles, le concept 360° du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC) du Canton de Vaud vise à promouvoir l’égalité des chances et la prise en compte des besoins spécifiques de tous les élèves dans le système scolaire. Pour atteindre cet objectif, le concept 360° se décline en quatre différents niveaux d’intervention (Figure 1). Le premier niveau vise l’ensemble des élèves (socle universel) et met l’accent sur les mesures de différenciation pédagogique et sur un climat scolaire positif. Les interventions associées à ce socle universel « tendent à penser les buts, les méthodes, les évaluations et le matériel éducatif pour tous les individus. Son objectif est de valoriser une certaine flexibilité avant qu’il ne soit envisagé de procéder à des aménagements particuliers de l’enseignement » (DFJC, 2019). Les niveaux suivants (2, 3 et 4) permettent d’apporter des interventions plus ciblées en fonction des difficultés spécifiques des élèves, allant d’actions ciblées ponctuelles à des interventions intensives et durables.
Résumé des informations
- Pages
- 188
- Année de publication
- 2024
- ISBN (PDF)
- 9782875749956
- ISBN (ePUB)
- 9782875749963
- ISBN (Broché)
- 9782875749949
- DOI
- 10.3726/b21628
- Open Access
- CC-BY
- Langue
- français
- Date de parution
- 2024 (Mai)
- Mots clés
- Éducation Éducation Physique Différenciation Différences Hétérogénéité Inclusion
- Page::Commons::BibliographicRemarkPublished
- Bruxelles, Berlin, Chennai, Lausanne, New York, Oxford, 2024. 188 p., 13 ill. n/b, 4 tabl.